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17 juin 2012 7 17 /06 /juin /2012 15:10

Un petite histoire, juste pour le plaisir...

 

Tailleur de pierres, c'est un dur métier. Il demande le la force, de l'endurance, de la concentration et les moins résistants se voient obligés d'abandonner leur tâche.

 

Notre petit tailleur de pierre était lui bien courageux et sa persévérance le poussait à taper encore et encore contre cette montagne immense sur laquelle il travaillait. Cependant, la matinée avait déjà été longue, l'après-midi ne faisait que commencer et le soleil, à son zénith, était alors trop généreux.

 

"Ce soleil me manque bien souvent, mais aujourd'hui il est épuisant" se disait le petit tailleur de pierres.

 

Il se mit à rêver aux caprices de l'astre qui marquait de sa lumière l'heure du réveil et celui de la quille. Mais qui le réveillait, lui, le soleil ? Et comment faisait-il pour monter aussi haut ?

 

"J'aimerais être le soleil pour voir ce qui se passe de tout la haut" prononça à voix haute notre travailleur harassé.

 

Ses paroles furent entendues et d'un éclair blanc l'envieux se trouva à la place qu'il convoitait.

 

Le paysage de là-haut était bien surprenant et sa montagne tout en bas ne semblait plus si grande à présent. Heureux de donner de la lumière à chacun il brillât de toutes ses forces et de toute sa beauté. Il put faire dorer le blé, séduire les tournesols, réchauffer les cours d'eau pour le plus grand bonheur de ceux qui restaient en bas à travailler la terre et qui après leur labeur purent profiter d'un bain.

 

Son enthousiasme fût rompu lorsque quelques nuages vinrent parer ses rayons et lui cacher la vue.

 

"Les nuages ont donc un pouvoir que je n'ai pas !" se dit le petit tailleur de pierres qui envia tout à coup la légèreté et la pureté des perturbateurs.

 

"A quoi sert-il d'être le soleil si c'est pour rester derrière un rideau ? J'aimerais être nuage pour adoucir cette chaleur qui me faisait tant souffrir" et le miracle s'accomplit de nouveau.

 

Flottant au-dessus des hommes pour leur faire un peu d'ombre, au-dessus des champs pour leur donner un peu de pluie notre nuage voyageait tranquillement. Il s'amusait à changer de forme pour faire rêver les enfants qui, allongés dans un pré, y devinaient des ours, des indiens et toutes sortes d'objets.

 

C'est alors que surpris, il prit de la vitesse et commençât à se disperser. Il comprit soudain ce qui lui arrivait. Le vent s'était levé et chassait de son souffle le coton trop léger de ces nuages blancs.

 

"Me voilà maintenant incapable de contrôler ma course" se dit-il, malheureux de quitter les enfants. "Pourrais-je être le vent puisque c'est lui le plus fort ?" – Exhaussé !

 

Voilà donc notre petit tailleur de pierres sprintant au ras des herbes et des épis d'argent. Faire voler les casquettes et faire vibrer les feuilles, en voilà un loisir qui promet du bon temps. Il chassa les nuages et sécha les habits que les mamans étendaient alors qu'il distrayait leurs bambins.

 

Sa course s'arrêta net alors qu'il s'éloignait du village pour voir ce qu'il y aurait plus loin de distrayant. Un mur de pierres se dressait devant lui ne le laissant plus passer que par de rares interstices. Le barrage était si fort, si puissant, que le vent s’en trouvait bien impuissant. Il avait trouvé son maitre, la montagne le dominait.

 

« A quoi me sert-il d’être le vent si une montagne m’arrête ? Elle est si grande, si belle, j’envie sa majesté » Sa majesté il fût dans le même éclair blanc qui le changea plus tôt en un soleil brillant.

 

Bien encré dans sa terre et plus fort que tout, il résistait maintenant à tous les éléments. Autour de sa cime tournaient quelques rapaces, sur ses flancs poussait une riche végétation abritant des rongeurs et des ours géants et à ses pieds pâturaient dans une herbe bien grasse un bétail surveillé par un chien et son maitre.

 

Qu’il se sentait bien, enfin à sa place, fort, grand… rien n’aurait pu être aussi parfait jusqu’au moment où il sentit une douleur constante, une douleur qui le lance au rythme régulier d’un métronome insupportable qui, petit à petit, le creusait.

 

C’était un petit tailleur de pierre qui trimait à sa tâche, relevant et abattant sa pioche comme cravache sur le train du cheval courant en supportant le poids de son bourreau cognant tambour battant…

 

… Toujours, nous souhaitons être ce que nous ne sommes pas… à tort !

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